La crise sanitaire qui a fortement touché le secteur du tourisme touche également le secteur de l’immobilier.
La vente ou la mise en location traditionnelle ?
En effet, depuis quelques temps, on retrouve sur le marché de l’immobilier des appartements qui étaient mis en location sur les plateformes de location saisonnière tel que Airbnb.
Le tourisme étant en berne, les logements sont restés vacants pendant plusieurs mois. Mais les charges continuent de courir, il faut rembourser les crédits. Les banques ont bien accordé des reports mais ce n’est pas suffisant. Les propriétaires de ces logements doivent donc trouver des solutions : la vente du bien ou la mise en location traditionnelle.
Les propriétaires, qui souvent ne peuvent plus rembourser leur crédit faute de revenus locatifs réguliers se voient dans l’obligation de mettre en vente leur bien. En effet, dans cette période incertaine, le marché de la location pour les touristes ne va pas redémarrer tout de suite. Dans ce contexte, le propriétaire préfère vendre son bien afin de limiter les pertes.
Les propriétaires peuvent également avoir recours à la location traditionnelle en attendant la revenue des touristes et la reprise de la location saisonnière de courtes durées. Selon SeLoger, à Paris, en un an, le nombre d’annonces de meublés a augmenté de 185 %. Les logements sont loués meublés, ils se louent donc plus cher qu’un logement vide. Le bail est également conclu pour 1 an, et non 3 ans comme pour la location d’un logement vide. Ce phénomène entraine une forte hausse de l’offre de biens en location meublé ce qui a tendance à faire baisser le prix des loyers.
Quel est le contexte du logement saisonnier ?
A Paris les conditions pour louer un logement destiné à la location de courtes durées de façon régulière dans le secteur du tourisme sont strictes, il faut des autorisations qui sont difficiles à obtenir et coûteuses. Au-delà de 120 jours de location par an à des touristes, le bailleur doit demander une autorisation préalable en mairie afin de changer l’usage de son logement. Cette autorisation, pour les résidences secondaires mise en location de courtes durées, est soumise à la condition que le bailleur achète un local commercial de même surface (ou plus selon les zones) et qu’il transforme ce local en habitation, cela dans le but de compenser la perte de logement.
La cour de cassation a validé les règles imposées par la ville de Paris afin d’encadrer la location de résidences secondaires sur les plateformes numériques. Ces règles sont nécessaires pour lutter contre la pénurie de logements mis à la location. Des règles strictes sont également appliquées dans plusieurs grandes villes afin de limiter ce mode de location.
Les plateformes doivent communiquer le nom du loueur ainsi que la désignation du bien en résidence principale ou non afin que les villes puissent contrôler le respect des règles applicables, et notamment le plafond des 120 jours de location. Airbnb a communiqué les données mais pour le moment pas les autres plateformes tel que Booking ou Tripadvisor. 420 litiges sont actuellement en cours avec des amendes qui s’élèvent en moyenne à 20 000 €, l’amende pouvant atteindre 50 000 €.
Quel sera l’avenir de ces logements après la crise sanitaire ? Les propriétaires retourneront ils vers une location saisonnière, avec ses règles de plus en plus strictes, ou resteront-ils en location traditionnelle ?