Dans quelle mesure le coût de l’immobilier français a-t-il une répercussion sur la hausse des salaires et donc sur la compétitivité des entreprises françaises ? Dans un rapport consacré au redressement de la compétitivité française, l’OCDE pointe le mauvais fonctionnement du marché du logement en France, qui constituerait un frein au potentiel productif global. L’organisme de coopération et de développement économiques estime en effet que la forte rentabilité de la construction, alimentée par la hausse des prix des logements a « détourné des activités d’exportation des ressources en capital et en main-d’œuvre ».
Le logement pèse sur la compétitivité de la France
L’OCDE compare la France à l’Allemagne. Quels sont les chiffres ? Selon l’Insee, les Français ont, en 2011, consacré environ un quart de leurs revenus au logement, contre 12 à 15 % outre-Rhin. Concernant les prix de l’immobilier, alors qu’en France, ils ont été multipliés par 2,5 dans l’Hexagone depuis 2000, ils stagnaient en Allemagne.
La hausse des prix de l’immobilier affecte également les entreprises. Les loyers augmentent, au détriment d’investissements dans la recherche & développement ou de dépenses de productivité.
Les salaires versés doivent prendre en compte le coût élevé du logement. Le recrutement du personnel est rendu compliqué, la mobilité interne étant affectée tout comme leur productivité, du fait de l’allongement du temps de trajet domicile-travail.
Les prix élevés de l’immobilier entraînent une forte rentabilité de la construction. Ce qui pousse des entreprises à investir dans ce secteur plutôt que dans des activités exportatrices. « Entre 2000 et 2007, le nombre d’entreprises du secteur de la construction a augmenté d’environ un quart, et il a plus que doublé dans l’immobilier ; en revanche, il est resté globalement stable dans le secteur manufacturier », souligne l’OCDE dans son rapport. Enfin, la main-d’œuvre, attirée elle aussi par de fortes rémunérations, a tendance à se tourner vers la construction.
C’est donc à une critique de la politique qui consiste à « promouvoir l’investissement locatif et l’accès à la propriété », donc à faire grimper les prix in fine, à laquelle se livre l’organisation. Pour y remédier, l’OCDE recommande d’élargir les compétences de l’intercommunalité, notamment en matière de permis de construire et de plan local d’urbanisme.
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