Coronavirus : quels effets sur le marché immobilier ?

Le secteur de l’immobilier résidentiel a toujours été particulièrement résilient, même s’il a encaissé quelques coups durs comme en 2008-2009 ou, pire, au début des années 90, voire 1981 qui a donné un coup d’arrêt à l’investissement immobilier. Il s’en est toujours relevé avec les honneurs, mais bien sûr il a parfois fallu du temps.

La situation actuelle, due au confinement causé par le coronavirus, a causé un arrêt quasi total des transactions immobilières. Même si quelques ventes initiées jusqu’en février ont pu aboutir, aidées par la possibilité accordée aux notaires de signer les actes authentiques à distance, beaucoup ont été bloquées, et l’activité des agences immobilières a été mise à l’arrêt : visites impossibles, et clients ayant d’autres préoccupations…

Les transactions repartiront, certes, à partir du 11 mai. Toute la question est de savoir à quel rythme, et si les prix baisseront notablement. Mais une baisse momentanée du volume des ventes n’affecterait probablement que peu les prix : jusqu’au 15 mars la demande était supérieure à l’offre, et rien ne dit que les acheteurs feraient plus défection que les vendeurs. Si tel est le cas le marché resterait équilibré et fluide entre offre et demande, sans grande incidence sur les prix.

Il y a des points positifs.

L’arrêt total de l’activité a créé un choc inouï, mais de courte durée, rien de comparable à la période 2008-2009 : la crise avait duré deux ans, à l’époque les transactions immobilières avaient baissé de 30 %, et les prix de près de 10 %.

La capacité financière des ménages est peu impactée grâce à la mise en place du chômage partiel. Cette protection sera plus ou moins efficace selon le niveau de chômage induit par l’arrêt de l’activité durant deux mois, mais le PGE – prêt garanti par l’Etat, très largement distribué, devrait contribuer à limiter les défaillances d’entreprises.

Les taux d’emprunt vont rester bas, au moins pour un ou deux ans. Ils sont à peine au dessus de 1 % et ne devraient pas beaucoup varier.

Les mauvaises performances de la bourse en début d’année, largement accentuées par l’impact du Covid 19, devraient donner de l’attrait à l’investissement immobilier.

Et il y aura de nouveaux besoins, le confinement provoquera évidemment des séparations, mais aussi des demandes pour d’autres types de logements, plus grands, avec jardin… et le télétravail est amené à se développer.

Les prix vont-ils baisser ? Cela dépendra de la durée de l’éventuelle période d’attentisme. Mais cela n’impacterait que peu les achats-reventes, sinon psychologiquement : si on vend moins cher, on achète aussi moins cher. Certains secteurs, en forte hausse jusqu’au 15 mars, devraient mieux tirer leur épingle du jeu que d’autres.

Il y aura aussi, comme à chaque fois, un phénomène de rattrapage : la plupart des opérations immobilières envisagées avant le confinement finiront par aboutir. Quand ? Dès que la confiance dans l’avenir renaîtra. Quand un vaccin ou un remède sera trouvé contre le coronavirus, à moins qu’il ne tire lui-même sa révérence sans autre forme de procès.

Quant aux agences immobilières, la baisse momentanée des transactions les impactera, certes, mais elles réduiront la voilure le temps qu’il faudra ; en contrepartie, les concurrents faisant de même, il y aura toujours du grain à moudre, sans compter que dans les périodes difficiles les particuliers se tournent habituellement beaucoup plus vers les professionnels.

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